La « main habile »

Article : La « main habile »
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1 décembre 2012

La « main habile »

Photo: google.com

Au départ, il s’agissait d’une simple réparation de portable. Un blackberry qui avait un problème de connecteur. C’est « réparable », me dit aussitôt le Camerounais dont l’échoppe se trouvait juste à l’entrée nord sud du très mythique marché « Noktha Sakhina » (point chaud). Heureux de savoir que ce téléphone qui m’est très utile dans mon travail de tous les  jours est encore réparable, je ne discute pas du prix : 2500 UM. Mais j’étais loin de réaliser que c’est toute une journée que j’allais passer dans ce lieu qui grouille de monde et est propice à toutes sortes d’incidents. La réparation du connecteur devait nécessiter l’achat d’un chargeur ! Une autre dépense de 3000 UM ! Ce n’est pas grave, l’essentiel est de pouvoir réutiliser comme avant ce bijou dont je me sers pour l’envoi des sms de Sahara médias. Le test d’après réparation semble concluant. Le signal de charge s’affiche très bien comme avant. Mais un autre problème est apparu : la touche « ok » ne fonctionne plus. Le « réparateur » rattrapé par la nuit me demande de charger le téléphone complètement et de revenir demain si le problème persiste. J’accepte, tout en ayant cependant une appréhension : la panne du début a occasionné une seconde autrement plus grave. Et j’eus le pressentiment que ce n’est pas CE réparateur là qui va régler le problème.

Le matin, je suis devant l’échoppe de mon réparateur camerounais qui venait tout juste d’arriver. Accueil chaleureux qui laissait présager que la réparation n’est pas certaine. C’est une manière d’apaiser le climat pour une éventuelle négociation. Le Blackberry en main, celui qui se faisait appeler Eto’o fils (du nom du célèbre footballeur camerounais) effectua quelques tests sur certaines touches et finit par conclure : « hier, la pile était tellement faible que je n’ai pas pu vérifier s’il y avait d’autres pannes ou non ». Mais ce n’est pas grave. »

Il prend son téléphone, chercha un numéro et me dit : « tu vas accompagner mon frère vers les boutiques près de la Mattel. Arrivés près de l’épicerie du coin, vous appellerez ce numéro. Dites-lui que vous venez de ma part, il saura de quoi il s’agit.

C’est avec peine que j’ai retenu ma colère. Avoir perdu du temps et de l’argent pour devoir ensuite repartir chez un autre réparateur ! Je me dis, sans même l’avoir vu, que ça doit être un jeune mauritanien qui m’a déjà réparé mon portable et que je n’ai pas voulu recontacter préférant la « main habile » d’un étranger. A « Nouktha Sakhina », on est loin de penser que la réputation des réparateurs chinois, sénégalais, marocains, camerounais et autres syriens est surfaite.

Le réparateur mauritanien examina le blackberry et donna ce verdict : clavier bousillé. Il va falloir le changer.

J’exprime une joie intérieure de savoir que mon précieux Blackberry est encore réparable. La seconde joie en moins de vingt-quatre heures! C’est vrai qu’il m’a déjà coûté cher (deux réparations de 6000 UM chacune, une autre de 2500 UM, une pille à 6000 UM, un chargeur à 3000 UM) mais c’est peu par rapport au service immense qu’il me rend. Je m’entends demander : combien ?

 

–          6000 UM.

 

Je sais, que venant d’un réparateur mauritanien, c’est à prendre ou à laisser.

 

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