A quitte ou double : Mali, Egypte, Tunisie…

30 juillet 2013

A quitte ou double : Mali, Egypte, Tunisie…

Camp de réfugiés maliens (crédit photo: un.org)
Camp de réfugiés maliens (crédit photo: un.org)

Bon on a voté au Mali. Mieux à la date choisie par la France. Par François Hollande plutôt qui a, pour une fois, joué et gagné. Gagner la guerre contre les groupes islamistes armés qui avaient semé la terreur, une année durant au nord Mali mais gagné aussi le pari des élections dans un contexte qui, franchement, n’y était pas favorable. Question : Le président « normal » des Français va-t-il être l’artisan du retour de la « normalité » constitutionnelle au Mali ? Ou bien faut-il craindre qu’il ne s’agisse que d’un simple répit avant qu’un autre capitaine ou sergent ou caporal surgisse du néant et obligent les Maliens à revenir à la case départ ? Eh oui, ce n’est pas une improbabilité puisque cela est déjà arrivé quelque part (suivez mon regard). Pour contourner l’infamie qui frappe les coups d’Etats revenus à la mode en Afrique, les hommes en uniforme parlent de « rectification », de « tamaroud » (fronde) et de volonté du peuple ! Des raisons suffisantes pour remettre en cause tout processus démocratique – ou révolution – qui permet à un peuple de se débarrasser, d’une manière ou une autre, d’une dictature d’un autre âge. Mais s’il faut à chaque fois crier « le roi est mort, vive le roi », enterrer une dictature pour voir une autre renaître sur ses cendres, il y a de quoi être inquiet.

Ce qui se passe actuellement en Egypte et en Tunisie n’inspire pas confiance. Le « printemps arabe » s’avère n’être qu’un rapport de forces entre les groupes idéologiques qui l’ont déclenché. Ce qu’on pensait être une révolution n’est, en réalité, qu’une révolte. Contre un système ou une personne. L’essentiel est de mettre fin à une situation. On n’a pas véritablement pensé à la suite. En Tunisie tout comme en Egypte, il fallait chasser Ben Ali et Moubarak du pouvoir, organiser des élections sans penser aux garde-fous nécessaires pour empêcher le retour de la bête, sous les traits d’un parti islamiste peu soucieux des règles de la démocratie pluraliste ou d’un général véritable Pharaon des temps modernes ! Et, de nouveau, les foules sortent dans les rues. Elles font face à leur destin avec comme seuls choix de reprendre la lutte là où la conceptualisation de ses résultats à été mal pensée, favorisant les dérapages que l’on observe actuellement en Egypte et en Tunisie, ou de céder à la fatalité, comme cela risque d’être le cas en Syrie. Parce que, justement, la communauté internationale a manqué de cette fermeté qui a permis à la France de faire revenir l’Ordre en Cote d’Ivoire, du temps de Sarkozy, et au Mali avec Hollande. C’est un peu la réplique française de ce que les Bush avaient entrepris, après les attentats du 11 septembre, en Irak et en Afghanistan pour des considérations géostratégiques loin d’être évidentes. Mais qui sont sans doute pour quelque chose dans ce qui se passe actuellement dans le monde arabe. Une sorte de boite de Pandore où se sont les peuples des pays, théâtre de ces troubles, qui sont les apprentis sorciers.

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