La panne de Mondoblog m’a « panné »

Article : La panne de Mondoblog m’a « panné »
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14 février 2013

La panne de Mondoblog m’a « panné »

Crédit photo: Sneiba Mohamed
Crédit photo: Sneiba Mohamed

Vraiment, depuis « l’éclipse » de Mondoblog, je n’arrive plus à retrouver mes marques. Avant, je n’éprouvais aucune difficulté à écrire un « biyé » par jour et l’inspiration était là pour me faire découvrir ce que je pensais être des sujets susceptibles d’accrocher mes lecteurs d’ici et d’ailleurs. Avant la panne, pardon la migration, de Mondoblog, j’étais bien lancé pour suivre la cadence imposée aux meilleurs coureurs par Keïtamamady, Aphtal Cissé, Babylas25, Suy, Osman, Kaba Madigbé et tant d’autres. J’écrivais non seulement pour  voir l’un de mes articles frappé de la petite étoile « tous les articles sélectionnés » mais avec l’espoir de figurer à la Une de Mondoblog.  Sans connaître vraiment l’importance que cela a, avant de tomber sur les joies immenses de Danielle Ibohn savourant un tel succès, je me disais que c’est bien là une valorisation de notre présence sur la plateforme. C’est devenu une évidence pour moi quand j’ai commencé à perdre la main. Je n’avais plus la même aisance à trouver le « bon » sujet et à le mal(traiter) pour que cela sorte de l’ordinaire. Il ne s’agissait pas de communiquer une information mais de transmettre un sentiment. Sur le sujet abordé et la manière de le faire. Et puis, j’ai tout de suite réalisé une chose ; non, mon blocage, mon manque d’inspiration ne vient pas seulement de la « panne » de Mondoblog qui, pour dire vrai, nous a plutôt permis de faire une sorte de bilan à mi-parcours, mais d’une fixation ! Oui, j’avais une irrésistible envie de reprendre la série de mes billets « Moi et mes 101 femmes » interrompue par une censure « lectorale ». La plupart des Mauritaniens qui me suivent sur Mondoblog, L’Authentique, Elhourriya ou Cridem ne voulaient pas me voir abandonner l’analyse politique et économique que j’avais choisie comme créneau pour me lancer dans des considérations sur l’Amour qui ne sont plus de mon âge. Et moi, je voulais parler de ces histoires et plus précisément de cette histoire dont je venais à peine de sortir : La 101ème femme de ces idylles qui ont toutes le même commencement, comme les contes de fées, mais jamais la même fin. Quelque chose comme : « il était une fois un homme sans problème avant de rencontrer cette femme fatale qui allait bouleverser sa vie ». NON, je préfère arrêter là cette narration pleine d’amertume, me soumettre non plus à la censure de mes lecteurs mais à celle qui me dit que la chasse aux femmes pourrait être sans fin. Jugez-en vous-mêmes avec ces trois petites histoires.

102 – K. est une amie – je dirai une sœur – de Madame. Un jour, je la trouve à la maison et me vois obligé de la déposer chez elle. Sur le chemin, elle me demande de faire un détour chez une amie commune à elle et à Madame. Arrivé devant une immense bâtisse, elle descend et revient quelques minutes plus tard avec une femme qui avait les formes comme je l’ai aime. De rapides salamalecs, les présentations d’usage (pour K. comme pour Madame, moi, je suis « Zaim », le chef, le boss, quelque chose comme ça, un surnom qui a toute une histoire que je raconterai peut être un jour). Et puis, on prend congé de DD. Deux semaines plus tard, mon téléphone sonne et s’affiche alors un numéro qui n’est pas dans mon répertoire. A la question « qui ? », j’entends cette réponse qui me donna des frissons : DD. Elle m’indiqua que c’est K., l’amie de Madame, « ça presque sœur », comme elles ne cessent de me le répéter toutes les deux, qui lui a filé le numéro de mon phone et m’invita à passer à la maison. Je ne me fis pas prier deux fois. Je vous laisse imaginer tout ce que vous voulez, moi je mets « stop ».

103 – Cette autre histoire s’est passée presque en même temps que la première. Je n’invente rien, je vous jure, tout s’est passé comme je le dis. J’étais venu, comme d’habitude saluer Mint K., une « ex », qui a choisi de renouer avec son mari de cousin vivant dans un pays occidental. Avec elle, j’ai trouvé une amie qu’elle avait souvent gâtée avec mon argent : poulets, pizza, voiles, crédit, cigarettes. Salutations d’usage, retour sur quelques bons souvenirs et puis, au moment de prendre congé, l’amie de mon ex amie, me pria de la déposer chez elle. « Si tu n’es pas pressé », ajouta-t-elle d’une voix dont je crois être le seul à avoir saisi les non-dits. Arrivé à destination, je me vois prier, sans surprise, de descendre, si j’ai envie de prendre un thé. Chez nous, en Mauritanie, le thé est un « attrape-homme » infaillible. Cette nuit là devait avoir ses suivantes et, je ne vous le cache pas, c’est moi qui ai eu honte le jour où mon ex me trouva bien installé chez celle qu’elle présentait, elle aussi, comme « sa meilleure amie » !

105 – Il y a une semaine, je roulais dans les rues étroites d’un quartier de Nouakchott quand je débouche dans un cul-de-sac. Il fallait rebrousser chemin pour reprendre le goudron et prolonger en direction de l’océan. Alors que je manœuvrai avec prudence pour ne pas heurter le mur, je vis sourire une adorable jeune fille assise sur le seuil d’une maison ouvrant sur le passage que je voulais prendre.

–          Oui, tu peux bien te moquer, dis-je, pourquoi tu ne m’as pas dit qu’il n’y a pas de passage par là ?

–           Et pourquoi te le dire ? Je ne te connais même pas et puis, tu allais t’en rendre compte toi-même et revenir sur tes pas, comme tu es en train de le faire.

Cette réplique me donna envie de « pousser un autre pion », comme on dit chez nous, dans le langage de la galanterie. Je dis alors, sans conviction :

– Tu peux me donner ton numéro ? Et, à ma grande surprise, elle me le dicta.

Je suis réparti en promettant de « phoner » sans tarder, ce que je fis d’ailleurs avant même d’avoir franchi les 500 mètres, pour m’assurer que j’ai bien noté. Mais rien. Croyant avoir fait l’objet d’une farce, je rebrousse chemin et dit à M.

–          Le numéro n’est pas bon. Elle répond :

–          Mais si, appelle. Cette fois-ci ça passe. Tout heureux d’être sur le point de faire une nouvelle conquête, je sors un billet de 2000 et lui lance : « achète du crédit » ; puis je démarre en trombe. L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais trois jours plus tard, mon téléphone sonne et je vois s’afficher ce nom que j’ai enregistré et que j’ai oublié si vite, signe que j’étais sur le point de « guérir » de la maladie des femmes. Une question me vint alors à l’esprit : Mais diable, qu’est-ce qu’elles me trouvent, ces femmes, puisque moi-même, quand je me regarde dans un miroir, je ne m’aime pas ? Ah, je vois qu’avec les histoires de femmes l’inspiration revient, ce n’est donc pas la panne, pardon, la migration de Mondoblog, mais celle de mon esprit qui a voulu refouler si loin une loi de la nature humaine : les femmes sont faites pour être aimées.

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