Nouveau gouvernement : un remaniement « stratégique »

30 octobre 2018

Nouveau gouvernement : un remaniement « stratégique »

Un énième remaniement ministériel en Mauritanie. Et après ? Un fait banal, commente-t-on à Nouakchott, parce que le chambardement attendu depuis près d’un mois n’a pas eu lieu. Aziz a procédé à la reconstitution du puzzle en changeant quelques pièces : Défense, éducation nationale, fonction publique, jeunesse et sports, culture…

 

Gl. Ghazouani, nouveau ministre de la Défense (photo : google)

Avec une team de 23 ministres, à laquelle il faut ajouter le ministre secrétaire général de la Présidence (qui n’a pas changé pour le moment) et le (nouveau) ministre d’Etat chargé de mission, Yahya Ould Hademine, que d’aucuns considèrent comme un Premier ministre bis, Aziz devrait gouverner, sans difficultés, jusqu’à l’échéance présidentielle de mi-2019. L’attelage qu’il a mis en place ne prête pas à équivoque. C’est un gouvernement de précampagne, avec le maintien des ministres ayant fait bonne impression lors des dernières élections municipales, législatives et régionales, et l’entrée en lice de deux piliers du pouvoir issu du coup d’Etat d’août 2008 : le général de division, Mohamed Ould Cheikh Mohamed Ahmed Ould Ghazouani, jusque-là chef d’état-major général des armées, appelé à faire valoir ses droits à la retraite fin novembre, et Sidi Mohamed Ould Maham, président de l’Union pour la République (UPR), parti au pouvoir.

Avec le maintien d’Ould Hademine, Premier ministre sortant, dans la configuration stratégique de la « campagne », au sens militaire du terme, de 2019, ces deux positionnements sont les seuls qui comptent réellement, en plus du retour au gouvernement de la « championne » Naha Mint Mouknass, qui a prouvé, une fois de plus, que sa formation, l’UDP, a son mot à dire dans toute élection, du maintien  de Moctar Ould Diay, à l’Economie et des finances, du « placement » de Cheikh Ould Baya à la tête de l’Assemblée nationale, et de la « fusion-acquisition » d’Al wiam par l’UPR (parti au pouvoir). Cette dernière manœuvre, contrairement à ce que pensent certains, est tout bénéfice pour l’UPR parce qu’elle consacre l’entrée en son sein d’un poids lourd de la politique et d’un sage comme Boidiel Ould Houmeid qui, avec Messaoud Ould Boulkheir, président de l’Alliance populaire progressiste, ont beaucoup joué en faveur de l’apaisement et du dialogue.

Pour le reste (changement de portefeuilles), on peut dire que c’est un non évènement, toutes les pièces (ministres) étant interchangeables.

 

 

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