Quand manger devient impossible, la révolution devient possible

25 février 2016

Quand manger devient impossible, la révolution devient possible

Une marche de l'opposition
Une marche de l’opposition

Avouons-le, le meeting du Rassemblement des forces démocratiques (RFD) d’hier était une réussite. Je dirai un grand succès même. Parce que beaucoup prédisaient le contraire. D’autres sont même allés jusqu’à décréter la mort du parti d’Ahmed Ould Daddah.
Le départ de la « famille » Moine n’a finalement eu aucune incidence négative sur la capacité de mobilisation du RFD. On peut même dire qu’il a, en quelque sorte, pousser les « fainéants » à plus d’entrain puisqu’il y avait foule macha Allah. Deux choses expliquent, à mon avis, ce succès.
Il y a d’abord la personnalité d’Ahmed Ould Daddah. Un opposant qui a fait, jusque-là, un parcours sans faute, si l’on oublie, l’erreur (d’appréciation) du coup d’Etat d’août 2008 contre le président « démocratiquement élu » Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi. A part le soutien de quelques mois à la « Rectification », le président du RFD a fait preuve d’une constance exemplaire, dans les principes, et démontré que son combat pour une Mauritanie démocratique s’inscrit dans la durée. Qu’importe si lui ne peut pas accéder à la présidence ou que son parti ne puisse bénéficier de financements parce qu’il a décidé de ne pas prendre part des élections truquées.
Sur un plan plus personnel, Ahmed Ould Daddah est, comme le disait la diva Maalouma, « l’ami du peuple ». Je me rappelle de ce jour de l’année 92 quand, de passage à Aleg, il m’avait reçu au domicile du coordinateur local de l’Ufd, Moustapha Ould Abdel Vettah, et a échangé avec moi sur mes écrits contre le pouvoir de l’époque. L’image que j’ai retenue de l’homme depuis ce jour est restée intacte, même si, en 2005, je m’étais désengagé de la politique après avoir constaté le jeu trouble de certains chefs de l’opposition.
Il y a aussi, dans l’explication du succès du meeting du RFD (et avant lui, celui du FNDU) que le peuple « y en a marre ». La situation actuelle est intenable. Sur tous les plans. Et j’ai toujours dit (et écrit) que le pouvoir a plus à craindre d’un peuple poussé dans ses derniers retranchements que d’une opposition divisée. Quand manger devient impossible, tout devient possible.

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