Remaniement partiel en Mauritanie : pour la première fois, les erreurs se payent cash

10 février 2016

Remaniement partiel en Mauritanie : pour la première fois, les erreurs se payent cash

Le Premier ministre Yahya Ould Hademine (Photo : elhourriya)
Le Premier ministre Yahya Ould Hademine (Photo : elhourriya)

Un remaniement inattendu mais bienvenu. Avec cinq départs : Ould Meimou (Affaires étrangères), Ould Rayess (Affaires économiques), Ba Ousmane (Éducation nationale), Ould Zein (Habitat) et Ould Jelvoun (Santé).

Les ministres débarqués ont ceci de commun : leurs départements plient sous les scandales À l’éducation nationale, la manifestation d’hier, sévèrement réprimée par les forces de l’ordre, a été la goutte qui a fait déborder le vase. Une équipe scolaire (école Nessiba 1) a raté le tournoi de football organisé par la chaîne de télévision qatari « Jim » parce qu’au ministère des fonctionnaires véreux ont cherché, semble-t-il, à soustraire 33000 dollars à cette television. Le scandale a fait la Une de tous les journaux et sites et le président Aziz ne pouvait fermer les yeux sur cette affaire qui survient quelques mois après la fuite des épreuves du bac. Ba Ousmane est remplacé à ce poste par Isselmou Ould Sid’El Moctar.

Ould Zein qui quitte le ministère de l’Habitat, de l’urbanisme et de l’amenagement du territoire, paie sans doute pour son passage au ministère de la justice mais aussi pour les importants retards enregistrés au niveau de projets en cours. Il est remplacé par Seyidina Ali Ould Sidi Ould Jeylani.

La sortie de Sid’Ahmed Ould Rayess, dont le département des affaires économiques fusionne avec celui des Finances, coïncide avec l’arrivée à Nouakhchott d’une mission du FMI. Et l’on pense qu’après le scandale de la Maurisbank, avec la perte sèche de près de 20 milliards d’ouguiyas, alors qu’Ould Rayess était gouverneur de la Banque centrale de Mauritanie (BCM), une affaire de faux chiffres, comme celle de 2004, n’est pas à exclure. Le départ d’Ould Rayess renforce l’assise de Moctar Ould Diay qui se voit confier les affaires économiques rattachées désormais aux finances. Ould Diay est récompensé sans doute pour avoir initié à la direction des Impôts (et poursuivi en tant que ministre des finances) une croissance record des taxes et impôts. Il sera cependant secondé par ministre délégué en charge du Budget (Mohamed Ould Kembou)

Au ministère de la Santé, Ould Jelvoune cède son fauteuil au professeur Kane Boubacar. Le départ d’Ould Jelvoune était demandé depuis plusieurs mois par la rue qui lui reproche son attitude face à la fièvre du Rift mais surtout de tromper le président Aziz en lui faisant croire que le secteur de la santé n’est plus comme avant.

Enfin, la sortie de Hamada Ould Meimou trouve elle aussi son explication dans le malaise grandissant au sein des Affaires étrangères où les jeunes diplomates ne cessent de dénoncer la présence aux meilleurs postes de fonctionnaires étrangers au département. Ould Meimou qui a passé un peu plus d’un an aux affaires étrangères est remplacé par Isselkou Ould Ahmed Izidbih qui quitte laisse son poste de Président de l’Autorité nationale de Régulation.

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