Mauritanie : « Elections peut être », selon Mamane

10 juin 2013

Mauritanie : « Elections peut être », selon Mamane

Mamane (Crédit photo : Rfi)
Mamane (Crédit photo : Rfi)

Quand Mamane maltraite l’actualité, cela ne laisse personne indifférent. Même pas ceux qui se sentent visés ! Les 54 « présidents fondateurs » de notre cher Gondwana à nous Zafricains ! Dans ces dernières chroniques, celui dont la page d’accueil de Rfi dit qu’il « regarde l’actualité de biais, d’en haut, d’en bas, de côté ; il la retourne dans tous les sens, la soupèse et nous la rend complètement décalée, tordue et tellement tordante » fait une allusion on ne peut plus claire à l’actualité des élections au Mali et en Mauritanie. Des élections « obligées » et des élections « peut être ».

Et cela nous sort de notre torpeur. Oui, les politiques, en France, n’accordent aucune importance à ce qui se passe en Mauritanie. Ou tout au moins, c’est l’impression qu’ils nous donnent. C’est plus pressé – plus pressant – au Mali où l’engagement militaire de Paris pour chasser les groupes islamistes armés des grandes villes du nord (Gao, Tombouctou, Kidal) a laissé un goût d’inachevé. Avec une menace terroriste qui plane toujours mais l’incertitude d’élections générales à organiser « obligatoirement », selon le vœu de la France, d’ici juillet 2013. C’est cela qui donnera l’impression que l’intervention militaire, l’opération Serval, n’était pas inutile, qu’elle a servi non seulement à écarter le danger qui pesait lourdement sur Bamako, avec des salafistes prêts à marcher sur le sud, mais aussi à remettre sur les rails une démocratie malienne mise à mal par le putsch hors-saison du capitaine Sanogo.

Cette nécessité de faire les élections, ici et maintenant, au Mali plus précisément, Mamane la présente comme le type d’élections « obligées », les « élections tchoko-tchoko en fonction de la date de péremption. Oui, comme pour les yaourts ou les boîtes de conserves. La date est écrite sur l’opercule ou sur le côté de la boîte, et pour ne pas que tu la rates, elle est aussi écrite, noir sur blanc, dans le premier paragraphe du décret présidentiel… ». De Hollande ou de Dioncounda Traoré ? Allez savoir !

Les « élections peut être » c’est en Mauritanie qu’il faut les chercher. Depuis 2011, on les attend, se fiant aux déclarations du président Mohamed Ould Abdel Aziz qui répète, à chaque fois que la question lui est posée, qu’elles auront lieu à la date indiquée ! Mais c’est là tout le problème. La détermination de celle-ci a d’abord tardé parce qu’il fallait mettre en place un état-civil fiable. Une opération toujours en cours mais qui finira, « peut être » – n’est-ce pas Mamane ? – avant 2014. Ensuite, il a fallu penser à la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Début décembre 2011, la nouvelle tombe : Le Conseil des ministres, réuni dans sa session hebdomadaire, a adopté un projet de loi organique portant création d’une Commission électorale nationale indépendante (CENI), avec le statut d’institution permanente, annonçait le un communiqué.

Selon le communiqué, « le présent projet de loi constitue une concrétisation de l’accord politique résultant du dialogue national qui s’est tenu entre la Majorité présidentielle consolidée et des partis de l’Opposition (APP, El Wiam, Hamam et Sawab) ».

A l’occasion de la clôture, en octobre 2011, du dialogue politique pouvoir-opposition, les différentes parties avaient vivement recommandé la mise en place d’une CENI qui devrait se charger de tous les processus électoraux dans le pays. Depuis, on attend. Des « élections peut être » (obligées)…en 2014. Merci Mamane.

Sneiba

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