OMVS : A l’heure du bilan…et des réformes

Article : OMVS : A l’heure du bilan…et des réformes
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25 mars 2013

OMVS : A l’heure du bilan…et des réformes

Les ministres de l'Hydraulique des pays de l'OMVS à Nouakchott (crédit photo: AMI)
Les ministres de l’Hydraulique des pays de l’OMVS à Nouakchott (crédit photo: AMI)

La 15ème conférence des chefs d’Etat et de gouvernements des pays membre de l’Organisation pour la Mise ne Valeur du Fleuve Sénégal (OMVS) s’ouvre ce lundi à Nouakchott. Convoquée par la Mauritanie, ce sommet à tout l’air d’être « extraordinaire », si l’on tient compte du fait qu’il regroupe, pour la première fois, quatre chefs d’Etat (nouveaux). Le dernier en date, (25 octobre 2006) à Dakar, ayant réunis les présidents Ely Ould Mohamed Vall, Abdoulaye Wade et Amadou Toumani Touré. L’une des raisons qui fait dire à certains que l’insistance de la Mauritanie pour que ce sommet se tienne, ici et maintenant, serait la volonté du président Aziz d’inscrire la présence de la Mauritanie au sein de l’OMVS dans le vaste champ des actions et réformes qu’il mène tous azimuts, depuis son accession au pouvoir.

Ce qui est sûr c’est que le bilan de l’actuel Haut commissaire de l’OMVS, le Mauritanien Mohamed Salem Ould Merzoug, est jugé largement positif si l’on s’en tient à la présentation faite, lors de l’ouverture Conseil des ministres de l’OMVS par Omar Guèye, le ministre sénégalais de l’Hydraulique et de l’Assainissement. Un satisfecit qui rejoint en fait celui des bailleurs de fonds de l’OMVS qui ont accepté d’accompagner les programmes ambitieux de l’organisation sous régionale à un moment où une crise économique mondiale n’incitait pas les investisseurs à prendre des risques inutiles.

C’est pour cette raison que le président en exercice du Conseil des ministres, le sénégalais Omar Guèye, s’est dit satisfait des « pas franchis entre ce sommet et le précédant, indiquant que « des progrès constants, massifs et multisectoriels ont été accomplis », et réitérant que les sept résolutions et les nombreuses recommandations de la dernière conférence ont été intégralement exécutées hormis une relative au CGFO qui est encours d’exécution. Il s’agit de faire en sorte que l’électricité produite à Manantali et transmise à Bamako, Dakar et Nouakchott par un réseau de lignes à haute tension de 1500 km (équipées de câbles de garde à fibre optique, CGFO), permette l’interconnexion des réseaux de télécommunications des trois pays. Le réseau, qui est relié au câble sous-marin trans-Atlantique, permettra la transmission simultanée de 33.000 communications téléphoniques ou de 48 signaux de télévision. Il constitue un point nodal entre l’Afrique de l’Ouest et les autres parties du continent.

Poursuivant la présentation du bilan entre deux sommets de l’OMVS, le ministre sénégalais de l’Hydraulique estime qu’il est à la fois « honorable et satisfaisant malgré un contexte sous régional délicat, mouvant et complexe et une crise économique mondiale sans précèdent ».

Parlant des réformes opérées par l’OMVS, le ministre a précisé que les principales réformes ont couvert la refonte et la modernisation de l’ordonnancement juridique, refonte assimilable à une véritable naissance juridique, la refondation programmatique, la réadaptation institutionnelle, l’adoption d’une approche programme évolutif et la structuration de la coopération technique et financière.

Il a également souligné que les paliers définis en 2013, consacrent la mise en œuvre du SDAGE (schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux du fleuve Sénégal), la mise en œuvre des programmes de développement local (le FEM3 et TF3), le démarrage de certains aménagements stratégiques de production d’énergie et du transport multimodal.

Au sujet de l’environnement, le ministre sénégalais a souligné que cette dimension a été prise en compte à travers diverses activités relatives entre autres à la protection des berges, de l’agroforesterie et de la lutte contre les plantes aquatiques nuisibles, notamment le typha.

Il a aussi révélé que le Banque Mondiale, le Royaume des pays Bas et le Fonds de l’environnement mondial ont accepté de financer les secondes phases du projet de gestion des ressources en eau à usages multiples (PGIRE) pour un montant de 90 milliards de FCFA et du GEF pour un montant de 15 millions d’euros.

Il a enfin précisé que ses collègues et lui vont proposer à la conférence des Chefs d’Etat et du gouvernement une série de mesures à prendre pour la pérennité de l’OMVS, au grand bénéfice des populations des pays membres.

Des réformes de quelle nature ?

Concernant les réformes et changements dont on parle de plus en plus au sein de l’OMVS, tous les regards sont tournés maintenant vers le Haut commissariat de l’OMVS occupé depuis 2001 par le Mauritanien Mohamed Salem Ould Merzoug. D’aucuns pensent que le président Mohamed Ould Abdel Aziz tient à mettre un terme à son quatrième mandat qui s’achève pourtant cette année, alors que tout le monde s’accorde à dire que son bilan largement positif à la tête de l’OMVS justifie cette sorte de « dérogation » qui a amené les Maliens à sursoir à la règle de rotation du poste de Haut Commissaire, les Sénégalais se contentant d’abriter le siège de l’Organisation chez eux.

Cette clé de répartition qui touche également les postes dans les deux sociétés SOGEM et SOGED chargées de la gestion des deux barrages (Manantalli et Diama) pourrait aussi être revue et corrigée à l’occasion du sommet de Nouakchott sur proposition de la Mauritanie dont le président aurait des objectifs « stratégiques » bien à lui. D’ailleurs, ce ne sont pas les généralités prononcées par le ministre mauritanien de l’Hydraulique, Mohamed Lemine Ould Aboye, comme « L’organisation à Nouakchott de la XVème conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de l’OMVS confirme la détermination et l’engagement de la Mauritanie à consolider, à approfondir et à améliorer ce précieux cadre de coopération et ce vecteur pertinent d’intégration patiemment bâti, pour élargir les opportunités de développement de nos Etats respectifs » qui éloigneront le spectre d’une profonde divergence de points de vue entre Nouakchott et les autres capitales dont on dit que, s’il cela ne dépendait que d’elles, elles n’hésiteraient pas à inviter Ould Merzoug à rempiler encore et encore. Car, en fin de compte, seuls les résultats doivent déterminer les choix à venir.

 

 

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