Gestion des déchets ménagers : Un casse-tête pour les communes mauritaniennes

Article : Gestion des déchets ménagers : Un casse-tête pour les communes mauritaniennes
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13 février 2013

Gestion des déchets ménagers : Un casse-tête pour les communes mauritaniennes

Décharge à nouakchott (crédit photo : Sneiba Mohamed)
Décharge à nouakchott (crédit photo : Sneiba Mohamed)

L’hôtel Mauri Center de Nouakchott a abrité, mardi 12 janvier 2013, les travaux d’un « Atelier de Plaidoyer en faveur d’une meilleure gestion des déchets ménagers en Mauritanie ». S’appuyant sur l’expérience dans le domaine menée par le projet GECODEM (Gestion concertée des déchets ménagers dans le Brakna), mené conjointement par l’Ong française GRET et Ecodev (Mauritanie), ces deux organisations s’associent, à nouveau, pour l’élargir à l’ensemble des chefs-lieux de départements, en s’appuyant sur le Réseau des parlementaires et élus pour l’environnement pour mobiliser les financements nécessaires aussi bien au niveau de l’Etat que des partenaires au développement de la Mauritanie.

Pour le représentant du GRET en Mauritanie, Bernard Gay, le principal problème auquel fait face toute action dans le domaine de la gestion des déchets ménagers en Mauritanie vient du fait que les citoyens ne perçoivent pas ce service comme étant aussi vital que ceux de l’eau et de l’électricité. Pour lui, on peut même aller au-delà quand on sait que l’impact sur la santé de ces populations, et même sur la rentabilité économique, pose le problème de la régulation de cette gestion. De sorte que la propreté de la ville se pose, de plus en plus, comme premier résultat attendu du maire. Ce qui n’est pas une mince affaire quand on sait que, le plus souvent, la gestion des déchets ménagers n’est pas budgétisé par l’Etat et encore moins par les communes. Dans la plus petite de celles-ci, l’évaluation à minima pour la gestion des déchets ménagers est de 10 millions d’ouguiyas par an.

Cependant, les axes du plaidoyer pour une stratégie de gestion des déchets  tentent de faire des propositions allant dans le sens de la sensibilisation, de la mobilisation des ressources ainsi que de la gestion pérenne des déchets ménagers. La démarche impliquant les communes, l’Etat, les partenaires au développement et les citoyens eux-mêmes part d’une « recherche de cohérence du cadre institutionnel » à des « solutions techniques adaptées », en passant par « un mécanisme financier pérenne et « la concertation et l’implication du citoyen », qui est à la fois sujet et objet de cette opération. Cela devrait permettre de faire en sorte que la phase active de tout projet de ce genre ne cède la place à une fin non concluante, souligne le président d’Ecodev, Sidi Ould Mohamed Lemine, parce qu’on n’a pas encore réussi à faire de la gestion des déchets ménagers un problème national qui nécessite une solution globale. Celle-ci peut être envisagée, soulignent certains participants à l’Atelier, par l’allocation des budgets du FRD (Fonds régional de développement) à la gestion des déchets ménagers. Cela éviterait même ce qui ressemble bien à un « double emploi », au niveau des financements, parce que plusieurs intervenants se chargent, dans une wilaya, d’un même projet : construction d’une classe, forage d’un puits, etc ! Il reste entendu que sans la conscience nationale autour de cette gestion des déchets, qui est à la fois un problème de santé publique et d’ordre économique, comme le souligne le représentant de l’UE à ce plaidoyer, Michel Lalloge, toute action dans le domaine restera vaine. Et c’est pour cette raison que les participants ont décidé de renforcer l’action du Réseau des parlementaires et élus pour l’environnement, des Ong Gret et Ecodev en s’inscrivant, comme volontaires, dans un groupe de pression qui doit pousser l’Etat à envisager la question de la gestion des déchets ménagers dans un cadre global et non seulement dans des actions qui ont permis un montage comme celui qui lie Pizzorno à la Communauté Urbaine de Nouakchott.

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