FNDU : d’opposants à opposés

15 décembre 2015

FNDU : d’opposants à opposés

Je vous l’avais dit, le dialogue n’était pas fait pour vivre. Il avait pour unique objectif de perturber les calculs d’une opposition qui avait décidé de jouer les prolongations. Face à la crise économique, réelle celle-là quoique dira notre ministre « Lsanou Khriv » (à la parole mielleuse, c’est le nom que j’ai décidé de donner, pour de bon, à l’actuel ministre des Finances), l’opposition mauritanienne mise sur le temps. C’était clair dans son attitude attentiste (pas de meetings ou de marches depuis plus d’un an) et dans sa stratégie de dialoguer avec le pouvoir (en posant des exigences qu’il ne saurait accepter.

Aziz a bien compris cette attitude de « ni paix ni guerre » et a décidé, en homme d’action, de faire bouger les lignes. Sur tous les fronts.

Sa stratégie était parfaite: quand lui dit oui pour le dialogue, sa majorité obéissante fait tout pour faire capoter les discussions.  C’est la démarche classique du « un pas en avant, deux pas en arrière » que le président de l’Union pour la République (UPR), Sidi Mohamed Ould Maham , pratique à merveille. Elle dispose d’une variante typiquement « azizienne » : mettre en avant le ministre Conseiller à la Présidence, Moulay Ould Mohamed Laghdaf,  le remplacer par le Premier ministre, Yahya Ould Hademine, lors de « journées préparatoires » d’un dialogue qui n’aura finalement pas lieu et, à la surprise générale, remettre en selle Ould Mohamed Laghdaf qui prend soin, tout de suite, de contacter par téléphone le nouveau président du FNDU (Forum national pour la démocratie et l’unité). Ce dernier, croyant le dialogue relancé, entame les discussions entre ses membres (partis politiques, syndicats, personnalités indépendantes) et finit par rompre les rangs: la « majorité » de l’opposition (7 partis sur 10) accepte le principe d’une rencontre avec le ministre secrétaire général de la Présidence. Les autres conduits par le Rassemblement des forces démocratiques (Rfd) d’Ahmed Ould Daddah, opposant devant l’Eternel, rechignent. Aziz a réussi son coup: ses opposants sont devenus des opposés. Et la vie continue.

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