MAURITANIDES 2014 : La Mauritanie veut intégrer le top 5 des producteurs miniers à l’horizon 2025

17 octobre 2014

MAURITANIDES 2014 : La Mauritanie veut intégrer le top 5 des producteurs miniers à l’horizon 2025

Site minier de Tasiast (Photo : google)
Site minier de Tasiast (Photo : google)

Le Centre International des Conférences de Nouakchott a abrité, du  13 au 15 octobre 2014, la 3ème conférence et exposition sur les secteurs minier et pétrolier mauritanien.

Mauritanides – c’est le nom de ce forum – est organisé par le Ministère du Pétrole, de l’Energie et des Mines de Mauritanie en partenariat avec l’organisateur britannique d’évènements AME Trade Ltd.

Mauritanides 2014 (crédit photo : Cridem)
Mauritanides 2014 (crédit photo : Cridem)

L’événement a proposé trois jours de sessions plénières, des ateliers techniques, des expositions ainsi que des visites de sites miniers de la Mauritanie. Il a rassemblé plus de 2000 participants (investisseurs internationaux, experts des domaines miniers et pétroliers, responsables d’institutions financières, preneurs de décisions mauritaniens, partenaires de développement et donateurs).

Lancé en 2010, MAURITANIDES est un événement reconnu qui fut inauguré par le président Mohamed Ould Abdel Aziz en personne.

Mais il faut dire, pour être précis, que la Mauritanie a mille et une raisons de mettre en avant son potentiel minier. De ses trois « mamelles » (pêche, mines, agriculture et élevage), c’est sur la première qu’elle compte le plus depuis la mise en exploitation de la mine d’or de Tasiast par Kinross et du cuivre d’Akjout par la Mauritanian Copper Mine (MCM). Deux compagnies étrangères (canadienne et australienne) qui sont venues, depuis une décennie déjà, renforcer l’action de la Société nationale industrielle et minière (SNIM) sur laquelle l’Etat se base pour la réalisation de certains grands projets de développement.

Le train de la Snim, le plus long au monde (Photo Snim)
Le train de la Snim, le plus long au monde (Photo Snim)

C’est d’ailleurs elle qui, à travers son projet « NOUHOUD » (éveil ou envol), compte investir plus de 5 milliards de dollars US pour atteindre une production annuelle de 40 millions de tonnes de minerais de fer et d’intégrer le top 5 mondial à l’horizon 2025.

L’Etat mauritanien qui détient 78% du capital de cette société ne peut qu’encourager cette initiative. Car selon le guide de l’investisseur minier, présenté au salon Mauritanides 2014, les contributions directes du secteur minier au budget de l’Etat mauritanien se sont élevées de 2011 à 324 à 91 milliards d’ouguiyas millions de dollars (soit plus de 400 millions de dollars). Cela représente 31% des recettes totales de l’Etat, nettement mieux que la pêche qui, après avoir occupé longtemps le premier rang, arrive aujourd’hui en seconde position avec 25% du PIB.

Le secteur minier de la Mauritanie a grandement bénéficié de la diversification de la production minière. La production de quartz de haute qualité dans la zone d’Oum Agneina à Nouadhibou avec environ 300.000 tonnes par an devrait démarrer d’ici 2014» a annoncé le guide.

Des nouvelles mines sont découvertes y compris celle du dépôt de Guelb Moghrein qui a produit près de 37.000 tonnes de cuivre enrichi et 81.766 onces d’or en 2010.

Mais l’hypothèse de travail de la SNIM – je dirai l’hypothèse de production – est sérieusement menacée aujourd’hui par la chute vertigineuse des prix du fer qui sont passés de 150 USD la tonne à 90 USD. Mais aussi par l’extrême éparpillement de l’entreprise que le gouvernement contraint à mettre la main dans des projets qui n’ont rien à voir avec son activité principale : achat d’avions, pour 39 millions de dollars pour Mauritania Airlines, 15 milliards d’ouguiyas versés à la société Najah qui peine à finir dans les délais le nouvel aéroport international de Nouakchott, achat d’aliments de bétail pour le compte du Commissariat à la sécurité alimentaire et construction d’un hôpital à Nouadhibou.

L’on craint surtout, que l’Administrateur directeur général de la SNIM, Mohamed Abdallahi Ould Oudaa, qui a déclaré avec forte conviction : « Notre production en minerai de fer passera à 40 millions de tonnes en 2025 », à l’ouverture de ce forum, ne soit confronté à la déconvenue de Woodside dans le domaine du pétrole.

Celle-ci avait misé, en 2006, sur une production de 75000 barils/jours dans le champ offshore de Chinguity, à 70 km à l’ouest de Nouakchott. Un gisement de pétrole estimé à 950 millions de barils dont la production n’avait jamais pu atteindre son objectif en raison de problèmes techniques, commençant à près de 30.000 barils par jour et chutant à moins de 8.000 barils par jour dès 2007, un an après le lancement de sa production. Qu’Allah préserve la SNIM, notre vache laitière, d’un tel schéma catastrophe.

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