Gouvernement : On ne change pas une équipe qui gagne

18 août 2014

Gouvernement : On ne change pas une équipe qui gagne

Moulay Mohamed Laghdaf, Premier ministre mauritanien (Photo: Noorinfo)
Moulay Mohamed Laghdaf, Premier ministre mauritanien (Photo: Noorinfo)

L’élection présidentielle est bien derrière nous. L’investiture aussi. Chacune a eu sa « chaleur informative » – qui a duré quelques semaines – et ses montagnes de supputations. Et puis rideau.

Maintenant on attend avec impatience la formation d’un nouveau gouvernement. Avec ou sans Moulay Ould Mohamed Laghdaf. Celui que le président Aziz avait choisi pour diriger le gouvernement issu du coup d’Etat-Rectification du 6 août 2008. Et qui a été maintenu à la barre, contre vents et marées, après la Présidentielle du 18 juillet 2009. Homme de confiance du président et sans doute son plus proche confident, pourquoi voudrait-on qu’il s’en sépare sans raison ? Il continue à gagner des batailles sans aucune perspective de perdre la « guerre » contre le Forum national pour la défense de la démocratie » (FNDU), le nouveau « machin » d’une opposition mauritanienne qui se cherche depuis 2005. Depuis que l’actuel occupant du palais en a chassé Ould Taya après vingt ans de règne sans partage.

Qu’on se le tient pour dit : le départ d’Ould Mohamed Laghdaf est une hypothèse hautement improbable. Surtout que le pouvoir ne subit aucune vraie pression ni sur le plan intérieur ni sur le plan extérieur. Même la majorité présidentielle, censée orienter la politique du gouvernement, ne semble pas disposer d’arguments forts pour persuader le président Aziz de changer de politique pour être plus en phase avec les exigences de son second mandat. Et puis, l’on oublie aussi qu’Aziz n’aime pas changer pour changer. Il l’a dit et redit à chaque fois que les « faiseurs de ministres » ont cherché, par presse interposée, à lui imposer leur vision des choses. Oubliant que le Rais qui connaît le Système plus que quiconque, sait que le changement d’hommes n’implique pas, nécessairement, le changement de politique et de conception.

En fait, Aziz n’a de compte à rendre à personne. Il pense et agit en fonction non pas de ce qui est justifiable mais de ce qu’il croit juste. La gestion martiale des affaires publiques, même après le sacre de 2009, est une option irréversible. Elle convient à l’homme et au système qu’il veut instaurer sous forme de lllème République.

Il ne faut donc pas s’attendre, dans les prochains jours, à un chambardement de l’actuel gouvernement mais à une restructuration avec naissance de nouveaux portefeuilles, fusion et dislocation d’autres pour être plus en phase avec les objectifs annoncés du nouveau quinquennat. Un petit changement donc qui entraînera dans son sillage une grande déception de politiques qui rongent leur frein dans l’antichambre du pouvoir.

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