Mauritanie : Finalement, l’opposition participera à la présidentielle

20 juin 2014

Mauritanie : Finalement, l’opposition participera à la présidentielle

Conférence de presse Forum national pour la démocratie et l'unité (Photo : google)
Conférence de presse Forum national pour la démocratie et l’unité (Photo : google)

Mohamed Ould Abdel Aziz, président sortant et candidat pour un second – et dernier ? – mandat, est donné grandissime favori de la présidentielle dont le premier tour est prévu demain samedi, 21 juin 2014. Il remportera ce scrutin avec un score plus élevé que celui de 2009 (52,47%) par ce qu’il est le « champion » d’une majorité qui aura tout fait pour qu’il en soit ainsi : forte mobilisation populaire, moyens financiers et humains colossaux, tribus, argent et pouvoir, etc. Parce que, aussi, ses adversaires sont tous des candidats atypiques : Une femme (qui ne dépassera probablement pas la barre des 1% qui a fait campagne sur des thèmes qui frisent le désintéressement. D’aucuns disent d’ailleurs qu’elle n’était pas engagée mais embarquée car il est devenu de tradition, à chaque présidentielle, de « pousser » une femme dans l’arène pour vendre notre démocratie à l’étranger. Deux haratines qui « s’opposent » : Un « extrémiste », défenseur des droits de l’homme, et particulièrement ceux de sa communauté, et un modéré qui surfe sur l’unité nationale, la communauté de destin entre les maures, toutes couleurs confondues, mais qui vient de perdre ses plus importants soutiens à l’Est du pays, avec la défection du cheikh hamaliste, Mohamedou Ould Cheikh Hamahoullah, dont les disciples votent « sur ordre » et se trouvent aussi bien en Mauritanie qu’au Mali et dans toute la zone ouest-africaine. Enfin, un négro-mauritanien, qui se présente à la présidentielle pour la troisième fois, « pour faire entendre la voix des sans voix », ne cesse-t-il de répéter.

Sûr de sa victoire contre ses adversaires de circonstance, Mohamed Ould Abdel Aziz a voulu, tout de même, faire en sorte que « l’autre opposition », la boycottiste, soit de la partie. Parce qu’elle demande aux mauritaniens de ne pas aller aux urnes demain, lui et ses soutiens au sein de la Majorité appellent à une participation record. Le mot d’ordre a été partout le même : dépasser les 75% enregistrés comme taux de participation lors des élections municipales et législatives de décembre 2013. L’enjeu de cette présidentielle devient alors très clair : si les mauritaniens vont aux urnes massivement demain, le Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU) aura alors participé joué et perdu. Surtout qu’il a battu campagne à Nouakchott, et à Nouadhibou notamment, pour la désaffection des bureaux de vote comme cela vient de se passer en Egypte avec le sacre de Sissi (23 millions de voix obtenus mais un taux de participation de 47,5%).

L’opposition a oublié une chose : Le taux de participation se calcule en fonction des inscrits (près de deux millions) et non des votants potentiels. Son erreur mortelle est d’avoir « boycotter » la liste électorale et s’être mise à la marge lors des élections municipales et législatives. Une erreur qu’elle risque de payer cash lors de cette présidentielle dans laquelle elle participe sans participer.

 

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