Mauritanie : Dommages collatéraux…en attendant la formation du gouvernement

Article : Mauritanie : Dommages collatéraux…en attendant la formation du gouvernement
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8 février 2014

Mauritanie : Dommages collatéraux…en attendant la formation du gouvernement

Lalla Mint Chriv, présidente du Sursaut et ministre de la Culture (photo : Google)
Lalla Mint Chriv, présidente du Sursaut et ministre de la Culture (photo : Google)

Une semaine déjà que les mauritaniens attendent la formation du nouveau gouvernement. Ce que moi j’appelais le « supplice du jeudi », dans l’attente du communiqué du Conseil des ministres, avec les limogeages et les nominations, concernent, en ce moment, la longue veillée d’armes des ministres sortants. Avec cette question : qui sera reconduit et qui ne le sera pas ? Une seule certitude : Au moins six anciens « ministrés » ne refouleront pas le sol du Palais présidentiel puisque le président de la  République, Mohamed Ould Abdel Aziz, et son Premier ministre, Moulay Ould Mohamed Laghdaf, ont décidé de faire de la place aux partis de la majorité représentés au Parlement avec trois députés ou plus. Ainsi, l’Union pour la démocratie et le progrès (UDP) de l’ancienne ministre des Affaires étrangères, Naha Mint Mouknass, et le parti Al Karama, qui ont chacun 6 élus, peuvent prétendre à deux portefeuilles chacun. Le parti Unité et Développement (PUD), de Mohamed Barro, et le Sursaut de la jeunesse pour la Nation de Lalla Mint Chriv, ministre de la Culture, de la jeunesse et des sports, dans le gouvernement sortant, auront un ministre chacun.

Mais cette « ouverture » aux autres partis de la  majorité devant gouverner avec l’Union pour la République (UPR) durant, au moins, les six mois qui nous séparent de la présidentielle de juin 2014, a  suscité de grands remous politiques au  sein des formations qui frappent à la porte du gouvernement. Au sein des bureaux politiques c’est la course au privilège d’être « ministré ». Et si au niveau du parti au pouvoir tout vient d’en-haut, le choix étant fait par le président de la République lui-même, le fait que le Premier ministre ait demandé aux autres partis de présenter une short liste de trois noms (trois candidats pour un fauteuil) n’a pas facilité les choses. Pour un poste de ministre, le parti Sursaut de la Jeunesse, né il y a à peine un an, est en train de voler en éclats. Les lieutenants de Minit Chrif, élue députée sur la liste des femmes, lui reprochent d’avoir proposé son nom pour être reconduite. A la réunion de concertation sur le nom à proposer nos braves jeunes qui sont à l’apprentissage de l’opportunisme depuis l’appel du Raïs pour le renouvellement de la classe politique, ont failli en venir aux mains. Et leur chère présidente qui voulait conserver son ministère aurait été obligée d’appeler les forces de l’ordre pour éviter une bataille rangée entre ses partisans et ses nouveaux détracteurs ! En attendant de savoir qui représentera le Sursaut dans le futur gouvernement, on peut dire déjà que ce parti n’existe plus puisque, à coups de communiqués, il est aujourd’hui scindé en deux. L’Affaire est même portée devant la justice mauritanienne pour trancher ce litige né du désir d’une poignée de cadres du Sursaut, supposés représentés des dizaines de milliers de jeunes, de forcer la porte du gouvernement. Pauvre Mauritanie.

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