Le patriotisme et le courage sont les deux vrais gages que nous pouvons offrir à notre patrie

17 juillet 2013

Le patriotisme et le courage sont les deux vrais gages que nous pouvons offrir à notre patrie

B.S Bouleiba
B.S Bouleiba

‘’Le patriotisme désigne le dévouement d’un individu envers son pays qu’il reconnait comme étant sa patrie’’ et pour lequel il est prêt a sacrifier sa vie.

‘’ Le courage est un trait de caractère qui permet de surmonter la peur pour faire face a un danger’’.Il est  parfois inné chez l’individu ou hérité génétiquement.

Le patriotisme et le courage ne limitent pas au seul champ militaire qui celui du sacrifice par excellence. Les actes patriotiques peuvent être accomplis avec la même vaillance dans tous les autres aspects de la vie de la nation :

-Dans le service public : Un serviteur de l’état a tous les échelons peut en toute âme et conscience refuser d’exécuter des ordres supérieurs parce qu’il les juge non conformes aux lois et porter préjudice aux intérêts du pays. Si on veut lui forcer la main ou l’intimider, il doit démissionner ou demander à être déchargé de ses fonctions. Généralement le serviteur de l’état mu par son sens du devoir et de l’intérêt public ne rend pas publique sa démission, ni les raisons qui l’ont motivée. Les serviteurs de l’état sont tenus par un code moral autre que celui des hommes politiques qui peuvent  médiatiser tous les actes de leur vie, même ceux normalement relevant de la sphère privée.

-Dans le domaine civil ou civique : Les citoyens doivent faire leurs devoirs : ne pas enfreindre les lois, ne pas participer a des actions qui peuvent nuire au  pays, mais aussi exiger en contrepartie leurs droits : la liberté, justice et le respect de leurs biens et de leurs personnes.

-Dans le domaine politique : Quand un homme politique qui a brigue ou qui postule a briguer des mandats du peuple est coupable  de fautes graves et avérées, anciennes ou nouvelles a l’encontre des intérêts intérieurs ou extérieurs de la nation, le devoir lui dicte de les reconnaitre, de s’en expliquer publiquement devant le peuple ou la représentation nationale et en tirer les conclusions qui s’imposent.

Ce sont la quelques principes simples mais difficiles a respecter dans notre environnement social marque par la trop grande part prise par nos particularismes ainsi que notre perception trop récente des notions ‘’de L’Etat et de La Nation’’.

Dans notre histoire ancienne et récente nous avons beaucoup d’exemples de patriotisme et de courage : La résistance a l’occupation, la guerre  du Sahara et récemment la lutte contre le terrorisme ont révélé beaucoup d’hommes valeureux. Malheureusement nous avons tendance ces derniers temps à raconter les ‘’histoires de nos parcours personnels, celles de nos familles, de nos ethnies, de nos tribus ou de nos régions’’, quitte a occulter l’écriture de la vraie histoire qui est notre patrimoine commun. Je pense personnellement qu’il est très urgent de confier cette tache à une structure académique d’état qui a l’expertise et la neutralité nécessaires

J’écris généralement sur des sujets généraux qui touchent à la societe, la politique et l’economie, jamais sur les individus. La seule entorse à cette règle a été l’hommage      rendu à Feu le Président Moktar ould Daddah, travail dont je suis tres fier puisque le premier a le faire.

Mon intention en écrivant ces pages n’est pas de mettre en exergue une famille, ou un homme même s’ils le méritent amplement. Je veux surtout dire que les exemples d’abnégation ne sont plus légions, d’insister pour qu’émergent le patriotisme et le courage vrais  que des hommes ont paye de leurs vies, de leurs conduites exemplaires et sans fautes au service de la nation et qui leur ont permis d’acquérir aux yeux des citoyens des lettres de noblesse non usurpées. Morts, blessés ou vivants ils ont droit aux égards  la patrie reconnaissante. Le dernier grand acte de patriotisme, de courage et de sacrifice qui me vient à l’esprit est celui de mon ami de toujours, celui avec lequel j’ai partage la même table le premier jour de notre cursus a l’école primaire de Chinguetti, le fils de N’Deyane l’ami de mon père Sidi Mohamed que la terre leur soit légère et paix a leurs âmes. Entre 1978 et 2003, le Colonel Mohamed Lemine ould N’Deyane a occupe vingt six postes de responsabilités nationales, fonctions ou il a laisse des traces indélébiles marquées par la probite, la rigueur et la simplicité. Les mauritaniens sont unanimes sur la grandeur de son sacrifice pendant que notre pays traversait les jours les plus difficiles de son existence. Le Colonel Mohamed Lemine savait bien ce qui l’attendait en allant immédiatement à son bureau de Chef D’état Major. Il a choisi son devoir contre un possible gain de vie sur cette terre. Il est grand temps qu’on fasse son deuil officiel en l’inscrivant en bonne place dans notre panthéon national. En attendant repose en paix mon ami, toi si pieux, si altruiste et mort en CHEHID.

C’est hier que j’ai lu dans la presse que le Capitaine ould Ghotob  que je croyais guéri de ses blessures devait être opéré en France et cela m’a rappelé l’histoire  de son père crible de balles devant les locaux de l’ancien Palais Présidentiel Le 16 Mars 1981 entre 10 h et10h30. Je venais moi-même par je ne sais encore quel miracle de m’extraire avec une quarantaine de personnes des locaux. Des les premiers coups de feu, les commissaires Ghotob, Nde Habib et un agent du corps de la police  s’engouffrèrent dans une petite voiture de service et partirent vers le palais Présidentiel tout proche de la sureté nationale. Une fois arrives sur l’avenue qui va directement a la porte centrale l’un des occupants d’une land-rover qui les croisait en sens inverse les mitrailla a bout portant. J’ai essaye de trouver avec des anciens cadres de la police le nom de cet agent en vain. Cet agent et le commissaire Nde Habib perdront la vie, paix a leurs âmes et gloire a leur sacrifice pour la patrie. Le commissaire Ghotob sera handicape le restant de ses jours. Plusieurs interventions en milieu specialise, ne purent  enrayer son handicap permanent mais il conserva toute sa volonté de vivre et  de travailler. Avec sa chaise roulante, sa voiture pour handicapes, il continuera avec le même entrain, le même sourire, le même talent à accomplir  ses fonctions dans les différentes directions de la sureté jusqu’à sa retraite.

Quand à son fils le capitaine je n’en connais que ce que j’ai lu sur le net et les sacrifices qu’il a fait lui et ses hommes pour éviter a notre pays une hécatombe. J’ai entendu les propos du Président de l’assemblée nationale, le doyen Messoud ould Belkeir a sa sortie de l’hôpital militaire :’’Je suis venu visiter ses jeunes patriotes qui n’ont pas hésité à se sacrifier pour éviter a leur pays une catastrophe, imaginez  ce véhicule contenant plus d’une tonne et demi d’explosifs, explosant au milieu des populations de la ville, quel carnage. ?

Félicitation tardive mais sincère et bonne guérison pour le Capitaine ould Ghotob  auquel son père a servi d’exemple .Gloire et paix aux âmes de tous ceux morts ou blesses tombes au champ d’honneur a l’intérieur de nos frontières ou en dehors d’elles en protégeant notre patrie. J’en appelle aux jeunes générations : simples citoyens, fonctionnaires civils ou militaires a quelque niveau qu’ils se situent pour poser des actes concrets et quotidiens  dans toutes les missions qui leur sont confiées et qu’ils  nous réconcilient  avec les valeurs sublimes qui étaient les nôtres : patriotisme, courage, dignité et probité

Brahim Salem Ould Boubacar Ould Moctar Ould Sambe dit ‘’ould Bouleiba’’

Nouakchott, Juillet 2013

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