« Hag badh *», ou comment un homme arrive à se tirer d’affaire quand il est pris en « flagrant de lit »

Article : « Hag badh *», ou comment un homme arrive à se tirer d’affaire quand il est pris en « flagrant de lit »
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2 mars 2013

« Hag badh *», ou comment un homme arrive à se tirer d’affaire quand il est pris en « flagrant de lit »

Crédit photo: megaportail.com
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Nous les hommes, nous avons toujours une porte de sortie quand on est acculé par nos honorables moitiés. Un ami, connu pour être un sacré rigolo, m’a juré sur la tête de sa défunte mère que l’histoire que je reproduis ici est vraie,
« comme le ciel est en haut et la  terre en bas », dit le commun des Mauritaniens pour donner un brin de certitude à ce qu’il dit. Mais trêve de présentation du contexte, je vous livre « toute chaude » cette histoire, à vous de juger.

Mon ami déclare avoir un cousin de militaire (un garde plus précisément) qui, n’aimant pas gaffer, proposait à toute femme qui lui tape dans l’œil de l’épouser ! Ah, c’est déjà très fort comme début, parce qu’on peut me dire : « Et si cinq ou dix femmes l’attirent en même temps, qu’est-ce qu’il fera, le pauvre, puisqu’on sait que la charia n’autorise pas plus de quatre femmes et pose même des conditions drastiques pour cela ? Bon, je préfère ne pas répondre, puisque ce n’est pas l’objet de mon histoire. Et puis mon ami ne m’a pas dit qu’un tel cas s’est posé un jour.

Alors à la femme qui lui tape dans l’œil, le militaire qui-n-aimait-pas-gaffer – et qui était déjà marié – propose le mariage. Tout bonnement. Evidemment, qu’il lui dit être divorcé et même qu’il n’a jamais eu d’enfants. Ça aussi, tous les candidats à un « second tour » le disent parce que les femmes préfèrent un homme « propre » à celui qui a déjà plusieurs épouses au compteur.

Un jour que notre brave garde était tranquille avec la nouvelle, l’ancienne le surprend en « flagrant de lit ». Bon pas au lit, mais assis cote à cote sur un matelas, dans un confortable salon mauritanien. Il tenta par tous les moyens de convaincre la mère de ses enfants que la dame là était une lointaine cousine arrivée dans cette ville il y a peu et que c’est son ami Ismaïl qui l’a rencontrée, tout à faire par hasard, et l’a appelé pour qu’il vienne la saluer. Mais la femme ne voulait rien entendre. Elle insista pour qu’Ismaïl vienne témoigner, jurer même, que ce que dit son mari de garde est vrai. Alors appelé au téléphone, Ismaïl arrive dare-dare et voyant les deux femmes entourant son ami, il comprit très vite le topo. Et quand son ami, lui demande :

–         Alors Ismaïl, n’est-ce pas toi qui m’a dit ce matin que Selma, ma cousine, est ici à Rosso ?

–         Hag badh (c’est vrai), répond Ismaïl prêt à tout pour tirer son ami de ce mauvais pas.

–         Alors ? dit le garde, s’adressant à sa première femme.

–         Ben, puisqu’Ismaïl le dit…répond la pauvre Première Dame.

Cette scène s’est répété autant de fois que notre garde a contracté de mariages. Et à chaque fois, qu’il est pris la main dans le sac, il appelle à la  rescousse son ami Ismaïl, qui prononçait son légendaire « hag badh ». Un « oui, c’est vrai » qui finit par devenir un tic chez lui et par dévoiler à la première femme cocue toute la part de mensonge dans ce témoignage « prépayé ». A chaque fois que son ami l’appelait :

– « Ismaïl », il  répondait, machinalement, « hag badh ».

 

* Oui c’est vrai.

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